Salutations internationales au rassemblement antiguerre du SGP à Berlin: «Ce rassemblement est d’une importance capitale pour les travailleurs de tous les pays»

Les salutations suivantes des États-Unis, de la Russie, de la Grande-Bretagne et de la France ont été lues lors du rassemblement anti-guerre du 4 février organisé par le Sozialistische Gleichheitspartei (SGP – Parti de l’égalité socialiste) sur la Potsdamer Platz à Berlin.

Rassemblement du Parti de l’égalité socialiste à Berlin contre la guerre en Ukraine et le militarisme allemand.

Joseph Kishore, secrétaire national du Parti de l’égalité socialiste aux États-Unis

Chers camarades et amis,

Au nom du Parti de l’égalité socialiste aux États-Unis, je voudrais adresser mes salutations au dernier rassemblement du Sozialistische Gleichheitspartei pour les élections de Berlin.

Dans ces élections, le SGP a placé au centre de sa campagne la lutte contre la guerre. L’escalade incessante des États-Unis et des puissances de l’OTAN dans leur guerre contre la Russie menace l’humanité entière. Au fur et à mesure que la guerre perdure, maintenant depuis près d’un an, les causes fortuites et conjoncturelles cèdent la place à des objectifs plus fondamentaux. Les puissances de l’OTAN, et surtout l’impérialisme américain, cherchent à vaincre et à subjuguer militairement la Russie. Elles ont utilisé l’invasion réactionnaire de l’Ukraine par le régime de Poutine, à l’instigation des États-Unis et de l’OTAN eux-mêmes, pour poursuivre cet objectif. La logique de la guerre, qui découle des objectifs des élites dirigeantes capitalistes, dicte de plus en plus le cours des événements. Alors que l’encre des accords d’envoi de chars d’assaut est à peine sèche, ce sont des avions de combat qui sont maintenant demandés. Et quelle sera la prochaine étape? Et alors même que les armes et l’argent affluent en Ukraine, les planificateurs militaires américains parlent d’une guerre avec la Chine dans les deux prochaines années.

La classe dirigeante américaine qui a les mains tachées de sang parle de défendre la «démocratie», la «liberté», la «souveraineté nationale». De qui se moque-t-elle? Le gouvernement Biden est à la tête d’un État qui a mené trois décennies de violence militariste implacable, détruisant des sociétés entières au Moyen-Orient, en Europe de l’Est et en Asie centrale. Il déploie les méthodes les plus barbares pour parvenir à ses fins. Quant à la classe dirigeante allemande, les travailleurs du monde entier se souviendront que la dernière fois qu’on a déployé les chars allemands contre la Russie, ils étaient dirigés par un dictateur nazi.

L’insouciance des élites dirigeantes capitalistes mène tout droit à la catastrophe – et pas seulement sous la forme d’une guerre mondiale et d’une apocalypse nucléaire, mais aussi d’une pandémie permanente, de crises environnementales, d’une pauvreté de masse et du retour du fascisme et de la dictature. La perspective du Comité international de la Quatrième Internationale, cependant, est basée sur un profond optimisme. Cet optimisme est enraciné dans, premièrement, le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière internationale. Partout dans le monde, les travailleurs entrent en lutte contre des conditions d’exploitation énormément intensifiées par la guerre elle-même. Ici, aux États-Unis, règne un climat de colère et d’opposition qui ne trouve qu’une pâle expression dans la croissance significative des grèves au cours de l’année passée. L’appareil syndical corrompu s’efforce de contenir la lutte des classes: une tâche qu’il s’avérera incapable de mener à bien.

Deuxièmement, l’optimisme du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) est ancré dans les leçons de l’histoire et dans le programme et la perspective du mouvement trotskiste, qui est le marxisme du 21e siècle. C’est l’intersection de ce programme avec les luttes puissantes de milliards de travailleurs à travers le monde qui changera le cours des événements politiques et ouvrira une voie vers l’avenir, ouvrira la voie au socialisme. Pour atteindre cet objectif, les travailleurs d’Allemagne et des États-Unis, et les travailleurs du monde entier, marcheront main dans la main.

Andrei Ritsky, un représentant de la Jeune Garde des Bolcheviks-Léninistes en Russie

Au cours de la semaine dernière, un événement très important s’est produit qui affectera le statut actuel de la guerre entre l’Ukraine soutenue par l’OTAN et la Russie. La situation est telle que la fourniture de chars par les pays de l’OTAN peut changer le statut actuel de la guerre. D’une guerre indirecte ou par procuration, elle deviendra un conflit direct entre les pays de l’OTAN et la Russie. Cette évolution n’exclut pas l’utilisation d’armes nucléaires.

Tout au long de la guerre, les pays de l’OTAN ont continuellement augmenté leur aide à l’Ukraine. Si l’aide actuelle comprend des chars d’assaut, qu’est-ce que l’aide future pourrait inclure? Dans combien de temps les pays de l’OTAN décideront-ils de fermer le ciel de l’Ukraine avec leurs avions de chasse? Et de soutenir directement la prise de la Crimée et même une frappe nucléaire?

Bien que les médias occidentaux tentent de temps en temps de convaincre leurs lecteurs que l’OTAN n’utilisera pas les armes nucléaires en premier, cela n’exclut en rien la possibilité que la politique de l’OTAN conduise à l’utilisation d’armes nucléaires par le régime de Poutine, qui craint le danger d’être renversé.

Les médias occidentaux tentent de montrer la société russe comme un pays de monstres unis par une soif enivrée de s’emparer de l’Ukraine. Je me dois de réfuter cette calomnie. La société russe, tout comme les pays de l’OTAN, se compose de deux grandes classes belligérantes: les travailleurs et les capitalistes. Elle est loin d’être aussi monolithique que les médias tentent de le faire croire.

La classe ouvrière russe soutient la lutte antiguerre dans les pays de l’OTAN de toutes les manières possibles. Ce soutien peut devenir un pont pour renforcer l’unité internationale de la classe ouvrière en Russie, en Ukraine, en Europe, en Amérique, en Asie et en Australie. En Russie, comme dans chaque pays capitaliste, l’opposition à la guerre existe et se développera, mais cette opposition ne peut acquérir une force réelle que sur la base d’un programme scientifique d’internationalisme socialiste.

Nous voyons qu’une véritable lutte pour construire et élargir le Comité international de la Quatrième Internationale en tant que Parti mondial de la révolution socialiste n’est possible qu’en éduquant la classe ouvrière de chaque pays sur la base de la clarification de l’histoire de la Révolution d’octobre, de l’Union soviétique et de la restauration du capitalisme, ce qui est impossible sans étudier l’histoire de la lutte du trotskisme contre le stalinisme et le pablisme. Cela signifie que nos activités de construction de sections en Russie et dans toute l’ancienne Union soviétique font face à un défi très important: l’élimination de toutes les saletés staliniennes et poutiniennes de la conscience de la classe ouvrière et l’introduction de la clarté révolutionnaire dans celle-ci.

(La lettre complète de la Jeune Garde des Bolcheviks-Léninistes au Comité international de la Quatrième Internationale est publiée ici.)

Chris Marsden, secrétaire national du Parti de l’égalité socialiste au Royaume-Uni

Salutations socialistes à ce rassemblement électoral du Sozialistische Gleichheitspartei.

En cette période de grave danger pour la classe ouvrière allemande, européenne et internationale, le Parti de l’égalité socialiste en Grande-Bretagne salue la position courageuse adoptée par ceux qui sont ici aujourd’hui pour s’opposer à l’escalade de la guerre menée par l’OTAN contre la Russie et lutter pour mobiliser la classe ouvrière contre elle.

Comme en Allemagne, la classe dirigeante britannique est saisie de la fièvre de la guerre. Elle est prête à dépenser des milliards, à fournir des missiles, des chars, des avions de combat et à envoyer des soldats tuer et mourir, même si cela entraîne le risque d’une guerre nucléaire. Le gouvernement conservateur criminel déclare que le Royaume-Uni n’hésitera pas à utiliser des missiles nucléaires. Le chef travailliste Keir Starmer est d’accord et se vante que son parti est le véritable «parti de l’OTAN».

Tous et toutes exigent d’une seule voix que les salaires soient réduits et les services sociaux détruits pour payer la guerre.

Les travailleurs se défendent, avec des grèves nationales impliquant des millions de personnes. Pourtant, aucun dirigeant syndical ne s’oppose à la guerre, tandis que la «gauche» travailliste autour de Jeremy Corbyn et les groupes de la pseudo-gauche s’accommodent de ce crime historique.

On doit répondre à cette trahison ultime. Le SPG donne cette réponse: «Deux guerres mondiales, ça suffit! Il faut stopper les bellicistes!»

Les travailleurs allemands doivent rejoindre ce parti et le construire. Nous, en Grande-Bretagne, sommes vos camarades inébranlables dans cette lutte à la vie à la mort.

Alex Lantier, secrétaire national du Parti de l’égalité socialiste en France

Chers amis, c’est un plaisir d’offrir les salutations du Parti de l’égalité socialiste, la section française du CIQI, à cet événement historique.

Ce rassemblement à Berlin, épicentre historique de l’impérialisme et du militarisme européens, revêt une importance considérable pour les travailleurs de tous les pays. Quatre-vingts ans après que les forces soviétiques ont vaincu les armées nazies à Stalingrad lors de la Seconde Guerre mondiale, Berlin est, avec Washington, à la tête de la tentative de l’OTAN de déclencher une troisième guerre mondiale avec la Russie. Dans chaque pays, la guerre est au centre de la vie politique.

En France, des millions de travailleurs font grève et marchent contre la politique très impopulaire du président Emmanuel Macron qui consiste à réduire les retraites. La quasi-totalité de l’argent que Macron prévoit de couper dans les retraites serait consacrée à un programme de dépenses militaires de 413 milliards d’euros pour armer l’impérialisme français pour la guerre. La colère des travailleurs français est explosive alors que Macron s’engage à sacrifier leur niveau de vie à la guerre, et à lâcher la police antiémeute française sur quiconque ose protester.

La classe ouvrière ne peut pas mettre fin aux attaques contre ses droits sociaux et démocratiques fondamentaux à moins de s’unir internationalement dans la lutte pour arrêter la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine. Cette réalité sous-tend l’importance extraordinaire du rassemblement d’aujourd’hui.

Le Sozialistische Gleichheitspartei est le seul parti en Allemagne qui mène une lutte irréconciliable pour rallier les travailleurs et la jeunesse contre cette guerre.

Il y a 80 ans, les trotskistes français de la résistance clandestine à l’occupation nazie ont travaillé avec les trotskistes allemands, et les soldats allemands sympathisants, pour construire une opposition révolutionnaire unie dans la classe ouvrière européenne aux crimes inégalés du nazisme. Même le régime hitlérien n’a pas pu annihiler l’impact profond du marxisme sur l’Europe et sur l’Allemagne.

Ce sont ces traditions de lutte internationaliste irréconciliable qui sous-tendent le travail du SGP, du PES et de l’ensemble du CIQI pour s’opposer à la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine.

Sur cette base, j’exhorte tous ceux qui participent à ce rassemblement à appuyer le SGP.

(Article paru en anglais le 9 février 2023)

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