Le Comité des travailleurs de la base de Caterpillar exige la publication immédiate de l'accord de principe dans son intégralité.
Afin que les travailleurs soient aussi bien informés que possible et donc capables de prendre une décision démocratique qui déterminera les six prochaines années de leur vie, nous insistons sur les points suivants:
- L’intégralité de la proposition de contrat, y compris tous les ajouts, suppressions et toutes les «lettres d’accord», doit être mise en ligne et rendue accessible à tous les travailleurs.
- Nous devons disposer d'une semaine supplémentaire pour étudier et discuter ce document long et complexe avant de le voter.
- Il faut organiser des assemblées générales de sections locales entières afin que les travailleurs puissent disposer de la plus grande discussion et remise en question critique possibles de l’accord et pour garantir que les besoins de tous les travailleurs soient satisfaits. Nous avons le droit qu’on réponde à nos questions sur chaque détail, chaque ligne et chaque signe de ponctuation de ce contrat.
- Si ces demandes ne sont pas satisfaites, les travailleurs de CAT devraient rejeter cet accord par principe. Ce ne sont pas seulement nos intérêts qui sont en jeu – ce contrat affectera nos familles, nos retraités, la prochaine génération, et les travailleurs d’autres entreprises.
Dans les fausses réunions «d’information» organisées cette semaine à Decatur où nous avons été divisés en petits groupes, les représentants de l’UAW contournent nos questions. À la section locale 974 de Peoria, ces réunions «d’information» n’ont même pas été programmées avant le début du vote ce week-end.
Les responsables de l’UAW ont déclaré que le contrat ne pouvait être consulté qu’en personne dans le local du syndicat et qu’il ne pouvait être distribué sous forme numérique parce qu’il y aurait des «fuites» en ligne.
La bureaucratie mise sur le fait que pratiquement aucun travailleur de la base ne disposera d’une journée entière pour s’asseoir au local et lire l’intégralité du contrat.
L'affirmation que le contrat ne peut pas être publié en ligne ne tient pas la route. Le TA (Accord de principe) n'est pas un document top secret qui doit être gardé sous clé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
L’UAW a publié le texte intégral du contrat (ou ce qu’il prétendait être le texte intégral) en ligne et publiquement avant le vote sur leur premier accord de principe avec Deere en 2021. Le vice-président de l’UAW Chuck Browning et le président Ray Curry ont apparemment retenu la leçon de cette expérience. Car lorsque les travailleurs de Deere ont commencé à lire l’accord complet et à en discuter ils ont pu dire avec certitude qu’il s’agissait d’une arnaque et ont voté pour le rejeter à 90 pour cent!
La seule conclusion qu’on puisse tirer c’est que les responsables de l’UAW ont peur que les travailleurs lisent le contrat en entier. Pas juste ceux de CAT, mais aussi les travailleurs de l’automobile et nos frères et sœurs de Deere, CNH, Volvo ou Mack Trucks qui devraient également pouvoir connaître les conditions dans lesquelles on leur demande de travailler. Les bureaucrates de l’UAW craignent manifestement que tout examen sérieux du contrat ne suscite une opposition encore plus forte et ne le fasse descendre en flammes.
Chers collègues, posez-vous la question: accepteriez-vous de signer un contrat, quel qu’il soit, si l’autre partie choisissait ce que vous deviez voir et vous demandait ensuite d’y mettre votre signature? Ou, mieux encore, qu’elle ne rédige que 2 ou 3 pages de «points saillants» et vous dise de ne pas vous occuper des 100 autres pages? Feriez-vous cela pour une maison, une voiture ou toute autre décision importante dans la vie?
Les responsables de l’UAW suivent le même schéma qu’ils ont utilisé à maintes reprises. Ils nous cachent des informations vitales. Ils nous disent que cet accord est dans notre intérêt. Dans le même temps, ils affirment que la direction menace de fermer des usines si nous ne le ratifions pas. Mais s’il s’agit d’un contrat si merveilleux pour les travailleurs, pourquoi cachent-ils les détails et font-ils usage de menaces pour essayer de nous le faire accepter?
Nous savons déjà, rien qu’en nous basant sur les «points saillants», que les hausses de salaire prévues par le contrat ne suivront ni l’inflation ni l’augmentation des payements de santé, et signifieront une attaque massive de nos salaires réels. Quoi d’autre ne veulent-ils pas qu’on voie?
Frères et sœurs, le moment est venu de prendre position pour défendre nos droits et nos intérêts, trop longtemps bafoués au nom des profits et de la «valeur boursière». Nous présentons ici nos revendications minimales, basées sur ce dont les travailleurs ont réellement besoin pour avoir un niveau de vie décent:
- Une augmentation de salaire de 50 pour cent pour tous les travailleurs afin de compenser les années de gel ou de baisse des salaires et la perte de la participation aux bénéfices et des primes. Les promesses d’augmentations «basées sur le marché», déterminées unilatéralement par la direction, sont dénuées de sens et ne sont pas une garantie contre l’inflation.
- Des augmentations régulières de hausse du coût de la vie (COLA) pour faire face à la flambée des prix des aliments, de l’essence et du logement.
- Le paiement des heures supplémentaires au double du taux normal pour toutes les heures travaillées au-delà de huit heures en semaine ou le week-end.
- L’abolition immédiate du système des paliers de salaire et d’avantages sociaux, et l’annulation des baisses de salaires et d’avantages sociaux intervenues après 2005.
- Au moins deux semaines de temps personnel rémunéré pour tous les travailleurs.
- Une réduction massive des primes de soins de santé et des frais à charge pour les travailleurs actifs et retraités.
- Le rétablissement des pensions pour tous les travailleurs et leur paiement à un niveau adéquat pour assurer une retraite décente.
- Un contrat de deux ans, et non de six ans. Un contrat de six ans chercherait à nous menotter en cas de changements économiques rapides, tels qu’une nouvelle poussée de l’inflation, qui peut être dévastatrice pour les travailleurs.
Pour s’inscrire aux mises à jour par SMS du comité de base des travailleurs de Caterpillar ou pour discuter de l’adhésion, envoyez CAT par SMS au (866) 847-1086.
(Article paru d’abord en anglais le 8 mars 2023)