L’ex-président fasciste Donald Trump a remporté l’élection présidentielle américaine, selon les projections des résultats État par État, montrant qu’il a remporté 276 votes électoraux, plus que les 270 requis pour une victoire.
Les votes sont encore en cours de dépouillement dans de nombreux États, et trois des sept États «champ de bataille» n’ont toujours pas été confirmés par l’Associated Press. Mais Trump a remporté les quatre autres, la Caroline du Nord, la Géorgie, la Pennsylvanie et le Wisconsin.
Ce n’est pas tant une victoire pour Trump qu’une débâcle pour le Parti démocrate. La candidate démocrate Kamala Harris, vice-présidente en exercice, a reçu bien moins de voix que le président Joe Biden en 2020, dans pratiquement tous les États et comtés des États-Unis.
La plupart des bulletins de vote étant comptés, sauf sur la côte ouest, fortement démocrate, Trump devance Kamala Harris par cinq millions de voix et un pourcentage de 51 contre 47. Quatre ans après sa tentative de coup d’État pour renverser la Constitution, il semble avoir remporté un second mandat.
Les sondages indiquent un effondrement de la stratégie du Parti démocrate : camoufler une implacable politique impérialiste et génocidaire sous des appels à la politique d’identité. Trump a percé parmi les jeunes qui ont voté, gagnant une majorité de jeunes hommes. Parmi les électeurs jeunes votant pour la première fois, Trump a gagné de 9 pour cent, alors qu’il avait perdu de 30 points face à Biden en 2020. Les sondages de sortie des urnes montrent que Trump a gagné une majorité d’électeurs latinos en Pennsylvanie, de jeunes électeurs dans le Michigan et une d’hommes latinos en Caroline du Nord. Il a doublé son soutien parmi les électeurs afro-américains du Wisconsin.
Le taux de participation semble avoir été élevé, et les sondages de sortie des urnes montrent un électorat poussé par une profonde colère sociale concernant les conditions économiques.
Les deux tiers des électeurs ont déclaré que les conditions économiques du pays étaient mauvaises. Presque la moitié d’entre eux ont dit que leur propre situation économique était pire qu'il y a quatre ans, deux fois plus que ceux disant que leur situation économique s'était améliorée sous Biden. Ces électeurs ont voté pour Trump plutôt que pour Harris par une marge de 40 points.
75 pour cent ont dit que l'inflation avait causé des difficultés à leur famille. Plus de 70 pour cent des électeurs étaient en colère ou insatisfaits de l'état du pays; seuls 7 pour cent se sont dits enthousiastes. En Pennsylvanie, on a demandé aux électeurs : «Combien de changement est nécessaire dans la façon dont le pays est géré» ; 81 pour cent ont répondu «bouleversement total» ou «changement considérable».
Harris n’a pas obtenu les résultats escomptés même dans les bastions démocrates traditionnels. Avec 95 pour cent des votes comptés à New York, Harris devance Trump par seulement 68 pour cent des voix – la marge la plus faible pour un démocrate depuis 1988. Harris a perdu dans la ville fortement arabo-américaine de Dearborn (Michigan), où il y a une opposition massive à l'implication du gouvernement Biden-Harris dans le génocide à Gaza. Biden avait remporté Dearborn-sud avec 88 pour cent en 2020.
Les républicains ont pris le contrôle du Sénat, prenant aux démocrates la Virginie-Occidentale, le Montana et l’Ohio, et ils sont actuellement en tête dans les circonscriptions précédemment démocrates de Pennsylvanie et du Nevada. Il semble qu’ils contrôlent de justesse la Chambre des représentants, même si les résultats finaux ne seront connus que dans quelques jours. Les démocrates ont remporté trois sièges républicains à New York, mais les républicains ont remporté deux sièges démocrates en Pennsylvanie et un dans le Michigan. Des référendums protégeant le droit à l’avortement ont été adoptés dans les États de New York, du Colorado et du Maryland.
Commentant les premiers résultats, le président du Parti de l'égalité socialiste, David North, a écrit: «Après la tentative de coup d'État du 6 janvier 2021, Biden et Nancy Pelosi ont insisté sur la nécessité d'un ‘Parti républicain fort’. Eh bien, c'est le seul objectif majeur que les démocrates aient atteint. Si Trump remporte ces élections, il doit sa victoire au Parti démocrate.»
Joseph Kishore, candidat à la présidence du SEP, a commenté: «Si Trump, un fasciste et un criminel condamné, gagne, la responsabilité en incombera au Parti démocrate, un parti de la guerre et du génocide. On ne peut s'opposer au danger de l'extrême droite au moyen de ce parti pourri de Wall Street et la classe moyenne supérieure, privilégiée et complaisante.»
Les résultats de l’élection ont provoqué une crise. La cheffe de la campagne de Harris, Jen O’Malley Dillon, a envoyé une note au personnel mardi soir, déclarant : « C'est pour cela qu’on nous a construits, alors terminons ce que nous avons devant nous ce soir, dormons un peu et soyons prêts à terminer en force demain », rappelant une note similaire envoyée par la campagne d’Hillary Clinton en 2016, quand Trump avait été élu présent. Des collaborateurs ont décrit l'ambiance «funèbre» qui régnait à un événement organisé par Harris dans un hôtel de Washington.