Ce discours a été prononcé par Evan Blake, coordinateur de l’Enquête mondiale des travailleurs sur la pandémie de COVID-19, lors du rassemblement international en ligne du 1er mai 2025, tenu le samedi 3 mai.
Salutations révolutionnaires à tous ceux qui participent aujourd'hui dans le monde entier au rassemblement du 1er mai.
En un peu plus de trois mois, Donald Trump et RFK Jr. ont déclenché une guerre fasciste contre la science et la santé publique sans précédent dans l’histoire moderne des États-Unis. Ils mènent une campagne de la terre brûlée pour détruire tous les acquis construits par des générations de travailleurs et de scientifiques. Il s’agit d’une contre-révolution visant à ramener la société mondiale à des conditions d’esclavage industriel et de barbarie jamais vues depuis le régime nazi.
Soyons clairs sur ce qui s'est passé en seulement trois mois:
- plus de 20 000 scientifiques et agents de santé publique ont été licenciés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, dévastant le CDC, le NIH, la FDA et toutes les autres agences responsables de la santé et de la sécurité de la population.
- 90 % du personnel de l'Institut national pour la sécurité et la santé au travail (NIOSH) ont été licenciés, mettant fin aux recherches sur la sécurité au travail, sur l'exposition aux produits chimiques et sur les équipements de protection.
- Au CDC, les programmes du Centre de santé mondial et de prévention des maladies chroniques ont été dissous, paralysant la détection des épidémies dans plus de 40 pays et interrompant le suivi du diabète et des maladies cardiaques pour des dizaines de millions de personnes.
- Des dizaines d’autres programmes et d'agences ont été éviscérés, dont beaucoup liés au changement climatique et aux sciences environnementales.
- Des milliers de pages d’informations scientifiques ont été supprimées de sites Web gouvernementaux, une sorte d’autodafé moderne, tandis que des injonctions de silence imposées par l'État font taire les scientifiques et empêchent le public d’accéder à des informations vitales sur la santé.
Ce n’est pas là une «réforme» pour limiter les dépenses publiques. Il s’agit d’un effort délibéré et fasciste visant à détruire l’infrastructure de recherche scientifique et de santé publique qui sous-tend la société moderne.
Ces attaques ont de vastes ramifications mondiales. L’élimination prévue du financement du PEPFAR privera des dizaines de millions de personnes de traitements contre le VIH/SIDA, annulant ainsi des décennies de progrès et condamnant à la mort des millions de personnes. Un modèle scientifique récent prévoit que si ces coupes ne sont pas annulées, 25 millions de personnes mourront de décès évitables au cours des 15 prochaines années, dont 15 millions à cause du seul VIH/SIDA, l'Afrique subsaharienne étant particulièrement touchée.
Le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé et le démantèlement des programmes de surveillance des pandémies signifient que le monde reste désormais aveugle face aux nouvelles menaces et aux menaces émergentes. Il s'agit notamment de la «grippe aviaire» H5N1, qui, selon les scientifiques, ne nécessite qu'une seule mutation pour développer la capacité de transmission interhumaine.
La politique irresponsable de l’administration Trump n’est pas juste le produit de l’incompétence, bien que celle-ci ne soit assurément pas en manque. Mais plus fondamentalement, ces fascistes mettent consciemment en œuvre un programme eugéniste, faisant revivre la doctrine nazie du 'Lebensunwertes Leben' («vie indigne de vivre»), traitant la mort des vulnérables et de toutes les victimes de leur politique comme un sacrifice nécessaire sur l’autel des profits patronaux.
Les propres déclarations de Kennedy déshumanisant les personnes autistes font écho à la propagande fasciste qui justifiait l'extermination des handicapés par le biais de l'infâme programme nazi T4. Ses «études» frauduleuses sur les vaccins et l’autisme, dirigées par le charlatan anti-vaccin notoire David Geier, ne visent pas à protéger les personnes vulnérables, mais à les désigner comme boucs émissaires et à les éliminer par la négligence et les privations.
La commission orwellienne «Make America Healthy Again», présentée comme une prétendue lutte contre les maladies chroniques, est un cheval de Troie pour démanteler le financement des soins via Medicare et Medicaid, tout comme les services d’invalidité, et pour acheminer des milliards de dollars vers l’oligarchie financière. Son véritable objectif est de réduire l’espérance de vie, pour que les travailleurs subissent une mort précoce dès qu’ils prendront leur retraite.
Cette contre-révolution sociale ne peut être comprise que lorsque l’on se confronte à l’expérience de la pandémie actuelle de COVID-19, qui a tué plus de 1,4 million d’Américains au cours des cinq dernières années. Plus de 20 millions de personnes supplémentaires souffrent de COVID Long. À l’échelle mondiale, il y a désormais 30 millions de décès dus au COVID-19, et plus de 400 millions continuent de souffrir de COVID Long.
Clamant officiellement que «la pandémie est terminée», le HHS (une agence officielle de santé américaine) tente d’arrêter toute recherche sur le COVID Long et les vaccins de nouvelle génération. COVID.gov, autrefois une plaque tournante des ressources de santé publique, a été transformé en média de propagande, effaçant la science et la remplaçant par des mensonges et l’hystérie anti-chinoise.
La voie que suivent Trump et Kennedy a été tracée par l’administration Biden. Après s’être faussement engagé à «suivre la science» lors des élections de 2020, Biden a en réalité normalisé l’infection massive au COVID et démantelé les infrastructures de santé publique. Tout au long de la pandémie, les partis capitalistes aux États-Unis et leurs homologues du monde entier ont subordonné la santé publique aux intérêts et profits de l’élite financière et patronale.
Suivant la même logique axée sur le profit, tous les partis politiques capitalistes du monde facilitent la catastrophe climatique, qui s’aggrave chaque année. Des milliards de personnes sont désormais menacées de déplacement en raison de l’élévation du niveau de la mer, de famine dû aux sécheresses et de mort dû aux incendies de forêt, aux ouragans et à d’autres soi-disant «catastrophes naturelles».
Le développement de la science et de la santé publique ne peut être confié aux politiciens capitalistes ou aux bureaucrates syndicaux qui étouffent l’opposition des travailleurs. La classe ouvrière internationale doit s’organiser de manière indépendante, en créant des comités de la base pour s’unir aux scientifiques et aux personnels de santé du monde entier. Nous devons exiger l’annulation immédiate de toutes les coupes budgétaires, que tous les travailleurs licenciés soient réembauchés, l’accès gratuit et universel aux soins médicaux et le rétablissement de l’intégrité scientifique et des données de santé publique.
Par-dessus tout, nous devons lutter pour un programme socialiste mondial visant à faire progresser la science et la santé publique, basé sur le contrôle ouvrier démocratique sur toutes les institutions scientifiques, les monopoles pharmaceutiques, les programmes de soins médicaux, les sociétés énergétiques et bien plus encore.
La lutte pour la science et la santé publique est indissociable de la lutte pour le socialisme. Ce n’est qu’en construisant un mouvement socialiste de masse que nous pourrons vaincre le danger fasciste et garantir un avenir dans lequel la science servira l’humanité, et non le profit, la guerre et l’extermination.
Rejoignez-nous dans ce combat pour l'avenir.