Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, obtient un paquet salarial de 1 000 milliards de dollars

Elon Musk fait le salut nazi lors d’une cérémonie d’investiture présidentielle en intérieur à Washington, lundi 20 janvier 2025. [AP Photo]

Elon Musk, l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 461 milliards de dollars, s’est vu attribuer un paquet salarial de mille milliards de dollars sur dix ans, mettant le PDG en position de devenir le premier «trillionaire» de l’histoire.

Commentant l’ampleur de cette rémunération, approuvée jeudi, le groupe de défense des consommateurs Public Citizen a écrit: «1 000 milliards de dollars est inconcevable. Un million de secondes équivaut à environ 11 jours. Un milliard de secondes, à trois décennies. 1 000 milliards — 30 000 ans. Si Musk travaille une semaine de 40 heures avec deux semaines de congés, soit environ 200 000 heures sur dix ans, cela représente 50 millions de dollars de l’heure.»

Cette rémunération sans précédent est intervenue la même semaine où le gouvernement Trump annonçait le sabrage des bons alimentaires, menaçant de faim des dizaines de millions de familles américaines.

Le paquet salarial a été accordé à la suite d’un vote d’approbation de 75 % des actionnaires de Tesla. Parmi les institutions ayant voté en faveur figuraient la société de services financiers Charles Schwab Corporation et le fonds Counterpoint Global de Morgan Stanley. «Nous croyons fermement que soutenir cette proposition aligne les intérêts tant de la direction que des actionnaires», a déclaré Charles Schwab dans un communiqué.

Le soutien affiché de Schwab Corporation et Morgan Stanley à la rémunération de Musk, associé aux votes favorables en coulisses d'autres grandes institutions financières, souligne l'importance de cette décision. L’énorme rémunération accordée à Musk envoie un message clair de la part de Wall Street: les salaires des PDG n’ont plus aucune limite, ni l’enrichissement de l’oligarchie financière.

Musk, fasciste qui a salué publiquement la seconde investiture du président américain Donald Trump par un Sieg Heil, a déclaré que sa motivation principale en sollicitant ce paquet salarial était d’obtenir un contrôle personnel direct sur des décisions de vie ou de mort pour l’humanité. «Je ne me sens pas à l’aise de construire une armée de robots si je n’ai pas au moins une influence forte», a-t-il affirmé.

Cette rémunération rendrait la fortune de Musk équivalente à la capitalisation boursière totale de Tesla, actuellement de 1500 milliards de dollars. Musk détient 15 % des actions de Tesla, part qui passera à près de 28 % en vertu de l’accord. Les actions seront distribuées en douze tranches sur dix ans.

La justification publique donnée pour ce paquet salarial, le plus important de l’histoire par près d’un ordre de grandeur, est d’aligner les intérêts de Musk et des actionnaires de Tesla en incitant le PDG à atteindre des objectifs de ventes et de cours boursiers.

Mais ce n’est là qu’un prétexte: l’accord permet au conseil d’administration de Tesla, largement composé de proches de Musk, de lui attribuer les actions même s’il échoue à atteindre les objectifs fixés. «Bien qu’il prétende être lié à des objectifs très ambitieux, en réalité il donne au conseil la discrétion de lui attribuer les actions, qu’il atteigne ces objectifs ou non», explique Nell Minow, experte en gouvernance d’entreprise et présidente de ValueEdge Advisors.

Tesla doit faire face à une concurrence mondiale de plus en plus dure de la part des constructeurs chinois, et ses bénéfices ont chuté de 9 % sur un an.

Musk a déclaré que le vote ouvrait «un tout nouveau chapitre» dans l’histoire de Tesla. L’entreprise prévoyait de se recentrer sur la fabrication de robots humanoïdes. On commençait «à entrer dans des scénarios de science-fiction assez délirants.»

Tesla a multiplié ce type de déclarations tout au long de son existence, annonçant à répétition que les voitures autonomes, ainsi que les taxis et semi-remorques autonomes, étaient toujours imminents. Ces affirmations ont maintes fois échoué à se concrétiser.

Ce qui s’est matérialisé, en revanche, c’est la hausse continue du cours de l’action Tesla, qui a atteint jeudi un record historique et a doublé depuis avril.

En plus d’être le principal actionnaire de Tesla, Musk détient des parts majeures dans SpaceX, le monopole des lancements spatiaux qui contrôle 84 % du marché, et dans X, le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter, qu’il utilise pour entraîner le grand modèle de langage Grok de X.

La rémunération de Musk est d'un ordre de grandeur supérieur à tout ce qui a été accordé à un directeur général dans l'histoire. Selon la base de données de l'AFL-CIO sur la rémunération des dirigeants, le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a gagné un peu plus de 79 millions de dollars en 2024. Le PDG d'Apple, Tim Cook, a gagné environ 75 millions de dollars, et le PDG de Starbucks, Brian Niccol, a reçu un peu moins de 96 millions de dollars.

En 1965, un PDG typique gagnait 20 fois le salaire d’un travailleur moyen. Ce chiffre est passé à 122 fois en 2016 et à 348 fois en 2016.

Au cours des 12 derniers mois seulement, les 10 milliardaires américains les plus riches ont vu leur fortune augmenter d'environ 700 milliards de dollars. Durant cette période, leur richesse a augmenté de 40 %, passant de 1 790 milliards de dollars à 2 500 milliards de dollars.

Plus tôt cette semaine, l’ONG Oxfam rapportait que depuis 2020, la richesse ajustée à l’inflation des dix hommes les plus riches d’Amérique a été multipliée par six. Elon Musk, dont la fortune s’élevait à 33 milliards en mars 2020, a depuis bondi à 469 milliards, soit une multiplication par 14.

Le président américain Donald Trump, lui-même milliardaire, a promis de tout faire pour accroître la richesse de cette oligarchie financière, qui constitue la base sociale de ses efforts pour transformer les États-Unis en dictature présidentielle.

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